Retour sur la Belle-gique
Ouf ! Ce n'est pas la météo qui nous a donné la frousse jeudi dernier lors de la prestation de la Belgique, mais plutôt le départ disons... chaotique. Alors que deux messages enregistrés de Michel Lacroix se superposaient dans les hauts-parleurs de La Ronde, le décompte s'est brusquement arrêté et une volée d'étoiles a éclaté au bout du quai, seule. La bande sonore a débuté, sans artifice, pendant une trentaine de secondes et puis s'est arrêtée. Pépin attribuable à une erreur humaine à la régie de son. Près de 3 minutes plus tard, le vrai décompte s'est fait entendre - la grande roue déjà éteinte - et nous avons alors eu droit à toute une prestation de la Belgique ! À la suite de cette aventure, le concepteur belge, Cliff Hooge, ira de ces mots : "It was a rough start, my heart was going crazy !". Mais si on met de côté ce petit problème complètement hors de son contrôle, quel est son niveau de satisfaction ? "Of course, you are so focus on everything... every little comet you see going up that shouldn't go up makes you a bit... dying inside ! But apart from that, if I just look on the design, and what we tried to do, I liked my show ! I liked the products !". Malheureusement, du haut de la régie, il ne reçoit pas vraiment la réaction de la foule. Je l'ai donc invité à revoir sa prestation ici, où le public se fait entendre tout au long du spectacle. Et pour revoir cette merveilleuse soirée en images, c'est ici.
Nos représentants sur la sellette
Ce jeudi : le Canada ! Il est toujours excitant de voir son propre pays dans une compétition, quelle qu'elle soit. L'International des Feux Loto-Québec n'y déroge pas. Cette année, la lourde tâche de nous représenter revient à la plus vieille firme au pays : Hands Fireworks !
Cette firme à la base spécialisée dans la fabrication de produits militaires donne aujourd'hui surtout dans l'importation et la distribution. De ce fait, elle n'a pas été vue souvent à l'International des Feux Loto-Québec. Une seule participation en compétition en 1985, lors de la toute première édition du concours. L'équipe est évidemment toute renouvelée depuis. Toutefois, elle a pu se faire la main en 2019, puisque c'est Hands qui a lancé la 35e édition. Le concepteur principal Guillaume Chartier a grandement appris de cette première expérience ('concepteur principal', puisqu'il fût aidé de son acolyte Simon David pour 2 segments). "Ce fût une énorme classe de maître il y a 4 ans. On a beau venir voir des spectacles à La Ronde [NDLR, domicilié non loin de Montréal, il en a vu des dizaines et des dizaines au fil des ans], on a beau visiter le site, faire un design et le voir ici, ça change tout ! Au niveau de la préparation aussi... Le nombre d'heures que j'ai passées cette année à l'identification des supports, afin que ce soit le plus clair possible pour tout le monde... La première fois qu'on expérimente le site, c'est un peu casse-gueule..." Ainsi, en 2019, il n'avait pas utilisé les pontons sur le lac. Cette fois-ci, en compétition, ce sera différent. "La rampe 5 - les plates-formes sur le lac - nous donne la possibilité d'avoir plus de profondeur, nous permet un effet de 3D dans le design." Des produits seront aussi installés sur la rampe 4, le toit de l'ancienne salle de contrôle. La plupart de ses artifices sont de son alliée chinoise, Lidu. Pour le reste, un peu de Vincente Caballer qu'il a encore en stock, une denrée rare. Une autre denrée rare cette année : les produits nautiques. Hands en aura plusieurs ! Guillaume est aussi très fier d'inclure à son arsenal un produit canadien. Le seul encore fabriqué au pays, destiné principalement au milieu militaire, donc très puissant, très sonore. Et finalement, 3 bombes espagnoles (Igual) de calibre maximal, 12 pouces. Saurez-vous les repérer ?
Le thème est né de lui-même. La firme célèbre cette année son 150e anniversaire. Guillaume aurait voulu mettre la passion au pluriel dans son titre, mais reconnaît la coquille grammaticale. "Pour moi c'est vraiment un spectacle à propos DES passionS. Plusieurs passions. Ce n'est pas que la passion amoureuse. Il y a vraiment à mon avis différentes façons d'avoir des passions. Des passions intérieures, des passions pour quelque chose, passion pour quelqu'un bien sûr, passion pour l'Humanité, passion pour toute sorte de points de vue et d'angles, et je pense que pour être dans le milieu des feux d'artifice, il faut être passionné. Et un peu fou !" dira-t-il, riant aux éclats. "Pour fêter le 150e anniversaire d'une compagnie pyrotechnique, c'est que ce sont des gens passionnés qui travaillent pour la compagnie et qui ont travaillé pour la compagnie. C'est un peu l'histoire que je vais vous raconter jeudi soir."
Artistes canadiens seulement évidemment
Comment sélectionner la musique ? Le concepteur a sondé son équipe. Près de 200 chansons (!) qu'il a écoutées en boucle, et quotidiennement, il en a éliminé. Sans couvrir 150 ans de musique nécessairement, la palette est assez large. Un processus extrêmement complexe s'il en est un de trouver le fil conducteur, de faire les transitions d'une chanson à l'autre. Guillaume a bien pris soin d'avoir une parité anglais-français, sans oublier d'inclure une chanson en inuktituk. "Pour moi, c'était essentiel. Je ne peux pas faire un feu d'artifice qui représente le pays sans inclure les Premières Nations. Elles font partie de notre histoire.". La bande sonore détaillée au bas de l'article offre vraiment une sélection étonnante.
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