29 juin 2013

Beau travail Merlin !

 

Merlin l’enchanteur ?  Merlinpinpin ?  Non, Merlin Fireworks !  Quelle belle première impression ont-ils fait à la Ronde vendredi soir dernier.  Dommage que la foule ait manqué le rendez-vous.  Attribuable à la pluie ? Au long week-end ? Au peu de publicité concernant les feux du vendredi ? Paraît que la rue Notre-Dame aussi était dépouillée de ses habituels festivaliers.  C’est triste.  N’en demeure pas moins que pour les ‘braves’ (il ne pleuvait même plus pour le feu!), disons les chanceux qui se sont déplacés, il a fait bon voir la dernière création de Pierre-Yves Angoujard et de son équipe.   Meilleure utilisation de l’espace, meilleure qualité des pièces pyrotechniques, meilleure conception technique que la semaine dernière, voilà une équipe qui a de quoi être fière de son premier passage à Montréal. 

Contrairement à la semaine précédente, nous avions là une équipe qui ne s’est pas laissée démoraliser de présenter son spectacle en début de compétition, une équipe qui a fait tout ce qu’elle pouvait dans les limites du ‘pas trop gros et compliqué pour rien’; bref, une équipe qui a marqué beaucoup de points.

Puisque rien n’est parfait, mentionnons un petit problème technique à droite de la troisième rampe de lancement, raison pour laquelle le concepteur me dira être satisfait à 95 %, et une conception pyromusicale qui aurait dû venir nous chercher un peu plus, selon moi.  L’histoire, très élaborée sur papier, était plutôt difficile à percevoir, surtout pour le commun des mortels qui n’avait pas lu mon blogue.  Malheureusement, aucune mention sur les différents tableaux de cette histoire d’amour n’a été faite lors de l’émission d’avant-feu à Rythme FM.  Il n’était donc pas très évident de comprendre l’homme, la femme, la rencontre, etc…

Une première présence qui a laissé des traces… 
La direction de l’événement a sûrement ajouté le nom de Merlin Fireworks à sa liste de firmes à réinviter; mais surtout, ce vendredi soir aura laissé un beau souvenir dans la tête de tous les artificiers anglais.  Un artificier qui pleure de joie...  Quelle belle image !  Des hommes (et femme, Hi Debra J)  heureux de ce qu’ils ont accompli,  fiers d’avoir su braver obstacles et défis pour en arriver à présenter un très bon premier feu au plus grand concours de pyrotechnique au monde.  ‘On est vraiment très très très heureux de ce qu’on a fait aujourd’hui, pour une première fois je pense qu’on ne s’est pas raté. On se disait on va faire ce qu’on peut, on va y aller, mais on va pas se compliquer trop la vie, et je suis content qu’on l’ait pas fait puisqu’avec la journée qu’on a eu aujourd’hui (pluie)... Mais voilà, maintenant, je sais qu’il y a des  possibilités autres ici.  Si un jour on a la chance de revenir, on fera différemment.’ dira Pierre-Yves Angoujard suite à son enivrante expérience à Montréal.  Il a un livre plein d’idées qu’il aimerait bien mettre à exécution ici alors, oui, espérons qu’ils reviennent !!!  Encore une fois, Bravo Merlin Fireworks de l’Angleterre !

Prochain feu, vendredi !  Ven-dre-di.
 

26 juin 2013

L'Amour à l'anglaise


Prêts pour une belle histoire d’amour illuminée ?  Soyez à La Ronde vendredi !  (les 3 prochains feux seront les vendredis).  Le 28 juin donc, on nous présente   ‘It must be love’ tel que l’ont intitulé les Anglais, et non ‘It must have been love’ tel que le chantait Roxette à l’époque; l’espoir est donc permis... et… scoop, triomphera !   


Je me suis longuement entretenue avec le concepteur Pierre-Yves Angoujard, français d’origine, ainsi que l’un des directeurs, Jonathan Webb, tous deux très volubiles à l’aube de vivre leur premier feu à Montréal.  Pierre-Yves a eu carte blanche de la part de son équipe, un cadeau inestimable pour un designer vu l’ampleur d’un spectacle ici.  Qu’a-t-il choisi d’en faire ?  Raconter en musique et en artifice les hauts, mais aussi les bas d’une histoire d’amour.  Un homme, une femme; une rencontre, une étincelle.  Un engagement, un enfant; un doute, une séparation.  Trop mélancoliques et esseulés, c’est la réunion des époux et… un nouveau départ !  Toute la trame sonore est bâtie en ce sens.  Voyez les annotations en rouge ci-bas, il sera facile de s’y retrouver je crois.  

 
À savoir si un segment les allume plus qu’un autre, ils me diront en avoir plusieurs.  Ils ont hâte de voir les bombes stroboscopiques espagnoles et toutes roses sur Paradise de Coldplay.  Ils souhaitent voir les artifices danser comme ils l'ont imaginé sur la chanson Arranca, très salsa.  Puis Adele et Purple Rain, qui réprésentaient un défi technique avec tous les mono-coups.  ‘J’ai adoré designer sur Adèle.  Ce n’est pas tant mon style de musique, mais quand on pense aux artifices, on se dit que ça va marcher’.  On l’espère bien, parce moi Adèle, je l’adore ! 

Merlin Fireworks célèbre cette année son 15e anniversaire, et semble très excitée à l’idée de participer à notre concours.  Depuis un certain moment, ils ont dédié une partie de leur site internet  à leur entrée à Montréal.  Leur page Facebook foisonne aussi de photos depuis le début de l’aventure (ou depuis l’annonce officielle devrais-je dire)  jusqu’à leur travail aujourd’hui sur les rampes de lancement.  À ce sujet, Jonathan dira d’emblée : ‘Une chose que j’aimerais dire c’est que l’équipe technique ici est super !  Tout le monde est très gentil et ils sont vraiment bons !  C’est un soulagement énorme, et une belle surprise je dois dire.  Nous avions des buts quotidiens à atteindre, et on n’est pas très loin de là où on se voyait !’.  Ben oui, j’ai traduit, il est Anglais, mais c’est pas mal du mot à mot.  J’ai rien beurré.  

Et le prix Pierre-Yves ? Le Jupiter, on y pense ?
'Ma tête dit que c’est secondaire, ma tête dit que si on arrive à faire un beau show et que les gens réagissent correctement, nous on est heureux.  Mon cœur me dit je suis venu ici pas pour faire de la figuration, je suis venu ici pour montrer ce que nous ont fait.  Être dans les trois, je serais aux anges, personnellement et professionnellement.  On a de la qualité, je pense qu’on a ce qu’il faut pour être dans les trois.   Mais d'avoir été invité, du coup c’est génial !’.   Du coup, c’est genial.   On peut sortir le Français de la France, mais jamais la France du Français, ;).

Alors, mon conseil, soyez-y.  Et à 22 heures shââârp, car Merlin Fireworks ne commencera pas dans la dentelle.  45 secondes de belles grosses bombes dès le départ !!!


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Bande sonore de 'It must be love' de la firme Merlin Fireworks de  l'Angleterre : 

TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR
Genesis- Justice (intro)
Sin Arrimo - Pradal, Guirao.Velazquez (un homme)
Paradise  - Coldplay (une femme)
Finding Beauty - Craig Armstrong (une rencontre)
Resistance - Muse
Yeah Yeah - Willy Moon
It must be love - Madness
Arranca - Manzanita (un engagement)
Les Jours Heureux - Yann Tiersen (un enfant)
Inhaler - Craig Armstrong (...et les problèmes)
Someone Like You - Adele
Purple Rain - Prince
Ain't no Mountain High Enough - Marvin Gaye & Tammi Terrell (la réunion)
Dancing In the Moonlight - Toploader
Escape - Craig Armstrong (et party !!!)
Miami 2 Ibiza - Swedish House Mafia & Tinie Tempah
Party Rock Anthem - LMFAO

24 juin 2013

C'est parti !




 
 
C’est ironiquement sur les mêmes premières notes que le dernier feu en compétition 2012 que le premier feu 2013 s’est fait entendre samedi soir.  Comme si le temps s’était arrêté pendant 10 mois…  Et pourtant !!!
 
Une entrée décente pour FireworX by Ian Riedel qui, je vous le rappelle, faisait ses débuts au prestigieux concours de Montréal.  J’aurais aimé que la firme australienne utilise mieux l’espace comme savent si bien le faire leurs compatriotes d’Howard & Sons.  Peu d’artifice sur le lac, les produits étant généralement utilisés qu’à un seul niveau à la fois et des angles qui auraient pu être plus larges.  De belles bombes toutefois, mais répétitives.  Donnons-leur une chance, il s’agissait pour eux du spectacle le plus complexe pour un seul site de tir à ce jour.  Somme toute, un feu divertissant, aussi simple qu’on nous l’avait annoncé; Keep it Simple leur avait-on conseillé.  C’était prudent et de ce côté, ils ont bien fait et ainsi éviter la guigne de la complexité.  Déjà qu’on a dû faire avec la pluie samedi !
 
Au-delà de toutes ces petites critiques, c’est surtout l’absence d’un thème réel qui joue en leur défaveur dans mon cœur.  Musique de films, j’en conviens, mais la plupart difficilement identifiable pour le commun des mortels.  À l’inverse d’un certain feu de 2008, où les musiques évoquaient instantanément les films en question et où les artifices rappelaient ces dits films.  Il aurait fallu réinventer le genre si on voulait exploiter le cinéma.  Toutefois, une trame sonore mixée à merveille (yé !) et avouons-le, le choix des pièces pyrotechniques se mariait vraiment bien avec le tempo.  À ce niveau, chapeau.  Belle synchro aussi.  Une finale festive à souhait, sur un French Cancan qui m’est resté en tête un bon moment après le feu.  
 
Voilà, la glace est brisée !  Vendredi prochain, Merlin Fireworks de l’Angleterre que je rencontrerai mercredi soir pour vous ! À suivre…


22 juin 2013

C'est un départ !



Notre premier participant cette année : FireworX by Ian Riedel de l’Australie. C’est avec une grande fébrilité et… un peu de décalage que la firme australienne a débuté son travail à la Ronde mardi dernier.   Décalage mental oui, mais aussi pyrotechnique… leurs produits étant arrivés avec 6 heures de retard !   Pas tant quand on pense au chemin parcouru par ceux-ci, mais sur 5 jours de montage à La Ronde, c'est énorme.   Mais n'ayez crainte, lors de notre rencontre jeudi soir, les Australiens étaient confiants de finir à temps.   Et ils peuvent compter sur l’aide de Christian Howard, de l’excellente compagnie Howard & Sons qui fournit la majeure partie de l’arsenal, mais surtout une grande expertise.

Puisqu’il s’agit pour cette firme d’une première présence sur les rampes de lancement montréalaises, Robert Fairbanks, le designer, et Ian Riedel, le 'boss', ont donc suivi les judicieux conseils d’experts qu’ils côtoient ainsi que des organisateurs du concours de ‘garder ça simple’.   De la musique pour soutenir les artifices, des artifices pour soutenir la musique, quelques roues, mais le tout bien fait.   Pas de fla fla inutile; la base.   N’est-ce pas ce qu’on suggère sans cesse à nos hockeyeurs, revenir à la base ?   Voilà.   Un spectacle parfait pour nous mettre dans l’ambiance de cette nouvelle saison donc.   Parce que je vous avouerai que je n’étais pas encore rendue à cette étape de l’année dans ma tête.   Ma vie est un feu roulant et le peu de battage médiatique autour de l’événement fait en sorte qu’on se dit ‘Hein ? Ça commence là là ?’.   Plus d’un seront surpris d’entendre des pif paf dans le ciel de Montréal samedi soir, j’en suis persuadée.   Je m’éloigne.

Pas de structure particulière dans la trame sonore non plus. Sans narration, ce ne sont que des musiques cinématographiques se mariant bien à la pyro, qui défileront les unes après les autres dans les haut-parleurs de La Ronde. Les Australiens nous présentent un ‘PyroFilm’. Traduction libre de ce qu’ils ont vraiment appelé ‘PyroMovie’.

Oeuvrant dans l’industrie depuis près de 40 ans, Ian Riedel était jusqu’à l’an dernier le directeur technique de la compétition internationale de Macau. Fier de ses deux récents trophées d'argent en 2011 et 2012 aux Philipines, espère-t-il ajouter un Jupiter à sa collection ?   Il ne se fait pas d’idées.   Il sait qu’il est très difficile de présenter son spectacle en ouverture d'un concours qui s'étale sur 6 semaines, mais il fallait bien que quelqu’un casse la glace.  Son but premier : faire un excellent spectacle qui saura divertir le public.   Ensuite, qui sait ?

Voici donc ci-bas les musiques et les films qui composent la bande sonore de 22 heures. 

Soyez-y ! Ça commence là là !

  
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TITRE - INTERPRÈTE/COMPOSITEUR (Film)
 
Fate has smiled upon us - Marc Streitenfeld (Robin Hood)
Discombobulate - Hans Zimmer (Sherlock Holmes)
Luc Aeterna – Clint Mansell (Requiem for a Dream)
Time to Get Out - David Arnold (Quantum of Solace)
Zoosters Breakout - Hans Zimmer (Madagascar)
Waltz #2 - Jocelyn Pook (Pièce Originale)
The Pipers Son - Fiona Pears (Violoniste & Compositeur)
The Rebel March - Jerry Goldsmith (Under Fire)
Theme & Chase - Julian Nott (Wallace & Gromit)
Dances of the Witches - John Williams (Les Sorcières d'Eastwick)
Flight of the Order of the Phoenix Nicholas Hooper (Harry Potter et l'Ordre du Phénix)
The Pink Panther - Henry Mancini (La Panthère Rose)
Back to the Future - Alan Silvestri (Retour vers le future)
The Godfather - Nino Rota (Le Parrain)
Pirates of the Caribbean - Hans Zimmer (Pirates des Caraïbes)
Bettlejuice - Danny Elfman (Beetlejuice)
Pirate Fight - Andy Brown (Stardust, le mystère de l'étoile)

21 juin 2013

Sincèrement.


Ce qui devait être un jeudi bien banal est tourné au cauchemar hier.  Tôt en matinée, c’est par un texto que j’ai appris l’explosion de Coteau-du-Lac.  Un frisson m’a subitement parcouru toute la colonne vertébrale.  Espérant de tout coeur que tous les employés de BEM Feux d'Artifice soient sains et saufs, j’ai fouillé les sites de nouvelles. On ne rapportait pas de blessés.

Ouf !

Mais, un peu plus tard, les différents articles étaient soudainement mis à jour; deux personnes manquaient à l’appel. Nouveau frisson. Décuplé cette fois, d’une crainte innommable. Est-ce possible de sortir indemne d’un tel drame impliquant des explosifs ? Que pouvais-je faire sinon que d’envoyer mes ondes à BEM via les médias sociaux ?

Et… peu avant 13 heures... deux décès confirmés.

...

Je me suis mise à pleurer.

Les chances que j’aie déjà discuté avec ces deux personnes étaient minces. À moins qu’il ne s’agisse du patron lui-même.  Mais sans l’ombre d’un doute, ces employés étaient des gens de passion, des gens qui aimaient ce qu’ils faisaient, des gens qui avaient en tête un week-end de la St-Jean très festif, fruit de leur labeur.  C’est ça un artificier; j’en suis.  Par cette passion que nous partageons tous, je suis liée à tous les artificiers du monde entier qui sourient en travaillant.  Que je les connaisse ou non.  Impuissante, j’ai offert mes sympathies aux familles, aux amis, aux employés toujours via ces mêmes réseaux sociaux.

L’âme en peine, j’ai continué ma journée, la tête troublée.  Les messages de sympathie ont vite afflué sur facebook à l’endroit de tous les gens touchés par cette catastrophe.  Messages de bien des artificiers du Québec certes, mais aussi d’un peu partout dans le monde.  C’est toute la communauté pyrotechnique qui est en deuil.  C’est, pour toute l’industrie des feux d’artifice, un triste et tragique événement qui nous rappelle sans crier gare, le danger de travailler avec de la poudre noire.

J’ai par hasard rencontré, en fin de journée, plusieurs artificiers.  Profondément attristés et toujours sous le choc, nous avions peine à s’expliquer. Mon boss, pyrotechniquement parlant, a instantanément été catapulté 14 ans en arrière, alors qu’il vivait le même drame.  Devant moi, il  tremblait encore.

Et puis, nouvelle information. Ces deux employés étaient des femmes.  Des femmes.  Comme moi.  J’ai pleuré à nouveau.

Les prochains jours, semaines, mois, voire années seront difficiles pour tous les employés de BEM. À Bernard Masson et à toute son équipe, je souhaite que la vie reprenne son cours normal le plus rapidement possible.  Sans oublier les familles, les amis.  Mais je sais pertinemment que jamais ils n’oublieront ce jeudi.  Qui s’annonçait pourtant bien banal.

Reposez en paix mesdames.

Sincèrement,
Mylène.