Ce qui devait être un jeudi bien banal est tourné au cauchemar hier. Tôt en matinée, c’est par un texto que j’ai appris l’explosion de Coteau-du-Lac. Un frisson m’a subitement parcouru toute la colonne vertébrale. Espérant de tout coeur que tous les employés de BEM Feux d'Artifice soient sains et saufs, j’ai fouillé les sites de nouvelles. On ne rapportait pas de blessés.
Ouf !
Mais, un peu plus tard, les différents articles étaient soudainement mis à jour; deux personnes manquaient à l’appel. Nouveau frisson. Décuplé cette fois, d’une crainte innommable. Est-ce possible de sortir indemne d’un tel drame impliquant des explosifs ? Que pouvais-je faire sinon que d’envoyer mes ondes à BEM via les médias sociaux ?
Et… peu avant 13 heures... deux décès confirmés.
...
Je me suis mise à pleurer.
Je me suis mise à pleurer.
Les chances que j’aie déjà discuté avec ces deux personnes étaient minces. À moins qu’il ne s’agisse du patron lui-même. Mais sans l’ombre d’un doute, ces employés étaient des gens de passion, des gens qui aimaient ce qu’ils faisaient, des gens qui avaient en tête un week-end de la St-Jean très festif, fruit de leur labeur. C’est ça un artificier; j’en suis. Par cette passion que nous partageons tous, je suis liée à tous les artificiers du monde entier qui sourient en travaillant. Que je les connaisse ou non. Impuissante, j’ai offert mes sympathies aux familles, aux amis, aux employés toujours via ces mêmes réseaux sociaux.
L’âme en peine, j’ai continué ma journée, la tête troublée. Les messages de sympathie ont vite afflué sur facebook à l’endroit de tous les gens touchés par cette catastrophe. Messages de bien des artificiers du Québec certes, mais aussi d’un peu partout dans le monde. C’est toute la communauté pyrotechnique qui est en deuil. C’est, pour toute l’industrie des feux d’artifice, un triste et tragique événement qui nous rappelle sans crier gare, le danger de travailler avec de la poudre noire.
J’ai par hasard rencontré, en fin de journée, plusieurs artificiers. Profondément attristés et toujours sous le choc, nous avions peine à s’expliquer. Mon boss, pyrotechniquement parlant, a instantanément été catapulté 14 ans en arrière, alors qu’il vivait le même drame. Devant moi, il tremblait encore.
Et puis, nouvelle information. Ces deux employés étaient des femmes. Des femmes. Comme moi. J’ai pleuré à nouveau.
Les prochains jours, semaines, mois, voire années seront difficiles pour tous les employés de BEM. À Bernard Masson et à toute son équipe, je souhaite que la vie reprenne son cours normal le plus rapidement possible. Sans oublier les familles, les amis. Mais je sais pertinemment que jamais ils n’oublieront ce jeudi. Qui s’annonçait pourtant bien banal.
Reposez en paix mesdames.
Sincèrement,
Mylène.
Mylène.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire